La suite. Le début est ici
L’Hôtel de Ville aujourd’hui encore est un lieu d’accueil à Paris des hôtes de marque. L’édifice actuel ressemble à celui de l’époque des mousquetaires sous Louis III. Après 250 ans d’existence ce joli bâtiment a connu le triste sort d’être brulé par les communards en 1871. L’incendie qui avait duré une semaine a tout détruit – les archives, le décor intérieur, les tableaux…La reconstruction, qui a commencé trois ans après l’incendie, a donné à l’édifice un aspect plus riche et plus majestueux (vous pouvez vous en rendre compte en comparant la photo ci-dessous à la maquette de l’ancien Hôtel de ville qui se trouve au Musée Carnavalet).
Le plus probable est que le cortège royal est sorti de la porte est du Louvre et s’est dirigé vers l’Hôtel de Ville soit en empruntant directement les quais, soit la rue parallèle (Rue Saint-Germain l'Auxerrois), qui passait à droite de l’église portant le même nom. D’ailleurs c’est sur cette rue que se trouvait Fort-l’Evêque, la prison pour dettes « de luxe ». C’est ici qu’a été placé Athos après son arrestation dans l’appartement de d’Artagnan.
L’église Saint-Germain l'Auxerrois a pendant longtemps fait office d’église paroissiale pour la dynastie royale des Valois. C’est de son clocher que, pendant la nuit de la Sainte Barthélemy, a été donné l’horrible signal du début de massacre des huguenots.
XXIV. LE PAVILLON
« À neuf heures, d'Artagnan était à l'hôtel des Gardes ; il trouva Planchet sous les armes…Planchet se mit à la suite de son maître, et marcha par-derrière à dix pas. D'Artagnan traversa les quais, sortit par la porte de la Conférence et suivit alors le chemin, bien plus beau alors qu'aujourd'hui, qui mène à Saint-Cloud. »
Nous sommes bien d’accord avec Dumas : la route actuelle ne brille toujours pas par sa beauté. La porte de la Conférence se trouvait sur le quai de la Seine à la frontière du Jardin des Tuileries, plus précisément sur la photo, à la sortie du tunnel, au niveau de la dernière paire de réverbères. La porte a reçu ce nom parce que c’est d’ici qu’une délégation de Parisiens est partie mener des pourparlers (« conférence ») avec Henri IV, qui, en 1593 s’est approché de Paris avec son armé. Après une semaine de débats dans le village de Suresnes, aujourd’hui banlieue proche de Paris, Henri IV qui était protestant a accepté de se convertir au catholicisme, en échange de son acceptation par les catholiques comme roi de France. C’est ainsi que la célébré phrase « Paris vaut la messe » fut prononcée.
« Cependant d'Artagnan, qui s'était jeté dans un petit chemin de traverse, continuait sa route et atteignait Saint-Cloud ; mais, au lieu de suivre la grande rue, il tourna derrière le château, gagna une espèce de ruelle fort écartée, et se trouva bientôt en face du pavillon indiqué. Il était situé dans un lieu tout à fait désert. Un grand mur, à l'angle duquel était ce pavillon, régnait d'un côté de cette ruelle, et de l'autre une haie défendait contre les passants un petit jardin… »
Saint-Cloud d’aujourd’hui ne ressemble pas à certaines autres banlieues parisiennes, peu accueillantes. Saint-Cloud est propre, soigné et la population y est aisée. De riches propriétés et villas sont joliment éparpillées dans la nature. Saint-Cloud grimpe sur le coteau de la Seine, par d’énormes marches. De nombreuses maisons sont bordées de murs qui ne délimitent rien, mais supportent les talus de la colline et préservent de l’éboulement.
« En effet, au bout de quelques instants, le beffroi de Saint-Cloud laissa lentement tomber dix coups de sa large gueule mugissante. Il y avait quelque chose de lugubre à cette voix de bronze qui se lamentait ainsi au milieu de la nuit. Mais chacune de ces heures qui composaient l'heure attendue vibrait harmonieusement au cœur du jeune homme. »
Saint-Cloud nocturne depuis la rive parisienne de la Seine. Comme au temps de d’Artagnan, le clocher de l’église Saint-Clodoald continue d’égrainer les heures, les jours, les semaines…
XXX. MILADY
____________________________
Vous savez qu'il existe à Saint-Germain-en-Laye
Deux habitants, dont l'un est père et l'autre fils,
Dans l'espoir de vous voir depuis longtemps confits. »
____________________________
Les guides touristiques se bornent à dire à propos de ce pavillon: « Sur le coteau du fleuve est conservé le Pavillon d’Henri IV – ou à vrai dire tout ce qui reste du soit disant « Nouveau palais d’Henri IV » qui a servi à Louis XIV de résidence royale avant son transfert à Versailles. » Description o combien laconique et pauvre si on la compare à celle d’André Maurois dans son ouvrage « Les Trois Dumas » :
XXII. LE BALLET DE LA MERLAISON
« Le lendemain, il n'était bruit dans tout Paris que du bal que MM. les échevins de la ville donnaient au roi et à la reine, et dans lequel Leurs Majestés devaient danser le fameux ballet de la Merlaison, qui était le ballet favori du roi. Depuis huit jours on préparait, en effet, toutes choses à l'Hôtel de Ville pour cette solennelle soirée. »
« Le lendemain, il n'était bruit dans tout Paris que du bal que MM. les échevins de la ville donnaient au roi et à la reine, et dans lequel Leurs Majestés devaient danser le fameux ballet de la Merlaison, qui était le ballet favori du roi. Depuis huit jours on préparait, en effet, toutes choses à l'Hôtel de Ville pour cette solennelle soirée. »
L’entrée principale de l’Hôtel de Ville |
L’Hôtel de Ville aujourd’hui encore est un lieu d’accueil à Paris des hôtes de marque. L’édifice actuel ressemble à celui de l’époque des mousquetaires sous Louis III. Après 250 ans d’existence ce joli bâtiment a connu le triste sort d’être brulé par les communards en 1871. L’incendie qui avait duré une semaine a tout détruit – les archives, le décor intérieur, les tableaux…La reconstruction, qui a commencé trois ans après l’incendie, a donné à l’édifice un aspect plus riche et plus majestueux (vous pouvez vous en rendre compte en comparant la photo ci-dessous à la maquette de l’ancien Hôtel de ville qui se trouve au Musée Carnavalet).
Hôtel de ville nocturne prêt à recevoir les hôtes de marque |
_____________________
« À minuit on entendit de grands cris et de nombreuses acclamations : c'était le roi qui s'avançait à travers les rues qui conduisent du Louvre à l’Hôtel de Ville, et qui étaient toutes illuminées avec des lanternes de couleur. »
Le plus probable est que le cortège royal est sorti de la porte est du Louvre et s’est dirigé vers l’Hôtel de Ville soit en empruntant directement les quais, soit la rue parallèle (Rue Saint-Germain l'Auxerrois), qui passait à droite de l’église portant le même nom. D’ailleurs c’est sur cette rue que se trouvait Fort-l’Evêque, la prison pour dettes « de luxe ». C’est ici qu’a été placé Athos après son arrestation dans l’appartement de d’Artagnan.
L’église Saint-Germain l'Auxerrois a pendant longtemps fait office d’église paroissiale pour la dynastie royale des Valois. C’est de son clocher que, pendant la nuit de la Sainte Barthélemy, a été donné l’horrible signal du début de massacre des huguenots.
L’église Saint-Germain l'Auxerrois et la mairie du 1er arrondissement vus de l’entré est du Louvre |
XXIV. LE PAVILLON
« À neuf heures, d'Artagnan était à l'hôtel des Gardes ; il trouva Planchet sous les armes…Planchet se mit à la suite de son maître, et marcha par-derrière à dix pas. D'Artagnan traversa les quais, sortit par la porte de la Conférence et suivit alors le chemin, bien plus beau alors qu'aujourd'hui, qui mène à Saint-Cloud. »
Endroit du quai des Tuileries où se trouvait la porte de la Conférence |
Nous sommes bien d’accord avec Dumas : la route actuelle ne brille toujours pas par sa beauté. La porte de la Conférence se trouvait sur le quai de la Seine à la frontière du Jardin des Tuileries, plus précisément sur la photo, à la sortie du tunnel, au niveau de la dernière paire de réverbères. La porte a reçu ce nom parce que c’est d’ici qu’une délégation de Parisiens est partie mener des pourparlers (« conférence ») avec Henri IV, qui, en 1593 s’est approché de Paris avec son armé. Après une semaine de débats dans le village de Suresnes, aujourd’hui banlieue proche de Paris, Henri IV qui était protestant a accepté de se convertir au catholicisme, en échange de son acceptation par les catholiques comme roi de France. C’est ainsi que la célébré phrase « Paris vaut la messe » fut prononcée.
_____________________
« Cependant d'Artagnan, qui s'était jeté dans un petit chemin de traverse, continuait sa route et atteignait Saint-Cloud ; mais, au lieu de suivre la grande rue, il tourna derrière le château, gagna une espèce de ruelle fort écartée, et se trouva bientôt en face du pavillon indiqué. Il était situé dans un lieu tout à fait désert. Un grand mur, à l'angle duquel était ce pavillon, régnait d'un côté de cette ruelle, et de l'autre une haie défendait contre les passants un petit jardin… »
Saint-Cloud d’aujourd’hui ne ressemble pas à certaines autres banlieues parisiennes, peu accueillantes. Saint-Cloud est propre, soigné et la population y est aisée. De riches propriétés et villas sont joliment éparpillées dans la nature. Saint-Cloud grimpe sur le coteau de la Seine, par d’énormes marches. De nombreuses maisons sont bordées de murs qui ne délimitent rien, mais supportent les talus de la colline et préservent de l’éboulement.
Pavillon à Saint-Cloud |
« En effet, au bout de quelques instants, le beffroi de Saint-Cloud laissa lentement tomber dix coups de sa large gueule mugissante. Il y avait quelque chose de lugubre à cette voix de bronze qui se lamentait ainsi au milieu de la nuit. Mais chacune de ces heures qui composaient l'heure attendue vibrait harmonieusement au cœur du jeune homme. »
Le soir à Saint-Cloud |
Saint-Cloud nocturne depuis la rive parisienne de la Seine. Comme au temps de d’Artagnan, le clocher de l’église Saint-Clodoald continue d’égrainer les heures, les jours, les semaines…
XXIX. LA CHASSE A L’EQUIPEMENT
« D'Artagnan l'aperçut un jour qu'il s'acheminait vers l'église Saint-Leu, et le suivit instinctivement : il entra au lieu saint après avoir relevé sa moustache et allongé sa royale, ce qui annonçait toujours de sa part les intentions les plus conquérantes. »
« D'Artagnan l'aperçut un jour qu'il s'acheminait vers l'église Saint-Leu, et le suivit instinctivement : il entra au lieu saint après avoir relevé sa moustache et allongé sa royale, ce qui annonçait toujours de sa part les intentions les plus conquérantes. »
L'église Saint Leu Saint Gilles |
L’église Saint Leu Saint Gilles, une des plus vieilles de Paris, a gardé dans son architecture des traits encore romans. La façade principale donne sur la rue Saint Denis – juste en face des nombreux sex-shops et autres établissements douteux. L’autre partie de l’église regarde vers le boulevard de Sébastopol
L’église Saint Leu abrite une très ancienne relique chrétienne – celle de la reine Sainte Hélène, la mère de l’empereur Constantin, un des premiers empereurs romains ayant accepté le christianisme et qui en a fait au IV siècle la religion officielle de l’empire. Alors si vous vous appelez Hélène et souhaitez saluez votre sainte – vous pouvez le faire ici.
XXX. MILADY
« D'Artagnan avait suivi Milady sans être aperçu par elle : il la vit monter dans son carrosse, et il l'entendit donner à son cocher l'ordre d'aller à Saint-Germain. Il était inutile d'essayer de suivre à pied une voiture emportée au trot de deux vigoureux chevaux. D'Artagnan revint donc rue Férou. Dans la rue de Seine, il rencontra Planchet, qui était arrêté devant la boutique d'un pâtissier, et qui semblait en extase devant une brioche de la forme la plus appétissante. »
Il ne s’agit pas ici de Saint Germain des Près, mais de Saint Germain-en-Laye qui se trouve à une vingtaine de kilomètres de Paris. On peut comprend ainsi facilement pourquoi D'Artagnan a renoncé à suivre à pied la voiture et s’est dirigé chez lui à travers Saint Germain des Près.
Aujourd’hui la meilleure pâtisserie de la rue de Seine – est celle de "Gérard Mulot". Il y a de quoi admirer dans les vitrines et goûter aussi…
"Gérard Mulot" - la pâtisserie rue de Seine |
____________________________
« Tout en songeant ainsi et en donnant de temps en temps un coup d'éperon à son cheval, d'Artagnan avait fait la route et était arrivé à Saint-Germain. »
Saint Germain-en-Laye est une petite ville charmante à une demi-heure de Paris. Un immense parc à l’ancienne, une pittoresque terrasse le long du fleuve qui garde en mémoire plus de rois français que n’importe quel palais royal – tout cela donne à cet endroit une touche particulière.
Saint Germain-en-Laye est une petite ville charmante à une demi-heure de Paris. Un immense parc à l’ancienne, une pittoresque terrasse le long du fleuve qui garde en mémoire plus de rois français que n’importe quel palais royal – tout cela donne à cet endroit une touche particulière.
Vue sur Saint Germain-en-Laye de la terrasse du palais royal |
Une allée paisible. Dans le parc de Saint Germain-en-Laye |
Quand Alexandre Dumas écrivait les « Trois mousquetaires » il ignorait encore à quel point son sort l’attachera à ce lieu. C’est ici à Saint Germain-en-Laye que les deux Dumas – (père et fils) ont habité ensemble, crée et organisé des agapes extraordinaires en adressant à leurs amis de folles invitations :
« Si la bise, aujourd'hui, pas trop ne vous effraie,Vous savez qu'il existe à Saint-Germain-en-Laye
Deux habitants, dont l'un est père et l'autre fils,
Dans l'espoir de vous voir depuis longtemps confits. »
C’est encore à Saint Germain-en-Laye que Dumas à fondé un théâtre qui porte son nom et a construit à côté de la ville sa célèbre résidence– le palais de Monté Christo.
____________________________
« Il venait de longer le pavillon où, dix ans plus tard, devait naître Louis XIV. Il traversait une rue fort déserte, regardant à droite et à gauche s'il ne reconnaîtrait pas quelque vestige de sa belle Anglaise »
Pavillon d’Henri IV – le palais, l’hôtel et le restaurant |
Les guides touristiques se bornent à dire à propos de ce pavillon: « Sur le coteau du fleuve est conservé le Pavillon d’Henri IV – ou à vrai dire tout ce qui reste du soit disant « Nouveau palais d’Henri IV » qui a servi à Louis XIV de résidence royale avant son transfert à Versailles. » Description o combien laconique et pauvre si on la compare à celle d’André Maurois dans son ouvrage « Les Trois Dumas » :
« Le jour où il pend la crémaillère (25 juillet 1848), il a invité six cents amis à dîner. Le repas vient d'un restaurant fameux (le Pavillon Henri IV, de Saint-Germain); les tables sont dressées sur la pelouse. Des parfums brûlent dans des cassolettes. Partout resplendit la devise des marquis de la Pailleterie : Au vent la flamme! Au Seigneur l'âme! Dumas, radieux, circule parmi ses convives. Son habit étincelle de croix et de plaques. Son gilet, rutilant, est barré par une lourde chaîne d'or massif. Il embrasse les jolies femmes et raconte, toute la nuit, de merveilleuses histoires. Il n'a jamais été plus heureux. »
No comments:
Post a Comment
Enter your comment